Écoconception : quand nos déchets plastiques deviennent du mobilier design (épisode 1)

Podcast
Publié le
September 17, 2025
Imaginez : une bouteille plastique que vous jetez aujourd’hui pourrait demain devenir une table design, un mur d’immeuble ou un décor de cinéma. C’est le défi relevé par Le Pavé, l’entreprise française qui transforme nos plastiques en fin de vie en matériaux durables et désirables.
Edito et présentation des invités

Timothée : Qui l'eût cru que l'on pourrait faire des murs, des meubles et même des décors de cinéma à partir de nos poubelles plastiques ? Chaque année, la France produit plus de 3,5 millions de tonnes de déchets plastiques et moins d'un tiers est réellement recyclés.  

Le reste incinéré, enfui ou perdu dans la nature. Et si nous changions nos modes de production ? Et si, au lieu d'extraire et de produire toujours plus, on transformait nos propres rebuts en matériaux nobles ?  

Des plastiques esthétiques, durables, 100% recyclés, prêts à être posés sur les murs d'un showroom comme sur le comptoir d'un café. C'est ce que propose l'entreprise Le Pavé. Une entreprise française qui prend nos plastiques en fin de vie et leur donne une nouvelle carrière. Pas juste du recyclage, une vraie transformation locale et design. Leurs matériaux sont 100% recyclés, recyclables, sans colle ni résine et produits en circuit court. Résultat, des tonnes de plastique en moins, du CO2 évité, des emplois locaux. Dans ce premier épisode de Qui l'eut cru, on découvre comment un pavé peut ouvrir la voie à une nouvelle architecture. plus propre, plus circulaire en proposant des produits 100% recyclés et recyclables, aussi beaux et performants que du marbre. Et franchement, qui l'eût cru ?  

Pour en discuter, j'ai le plaisir d'accueillir Marius Amelot, cofondateur du pavé, apôtre du plastique recyclé. Nous accueillons côté expert Nicolas Bernard. Installez-vous confortablement, on part explorer l'impact du BTP et le match entre plastique neuf versus recyclé. Bonne écoute !  

Parcours et fonctionnement de la solution

Timothée : Rebonjour Marius, c'est un plaisir de t'accueillir dans cet épisode de Qui l’eût cru ?  

Est-ce que tu peux me dire pourquoi tu es rentré dans le monde du recyclé ? Et comment tu es arrivé à produire ce matériau assez innovant ? Je crois que ça a été un petit peu laborieux pour y arriver.

Marius : Oui, on a démarré le projet en 2018. À l'époque, quand j'ai débuté, j'étais étudiant à l'école d'architecture de Versailles. J'ai fait des études d'archi. Le constat que j'ai fait, c'est l'omniprésence de déchets partout dans le monde, notamment de déchets plastiques, et aussi l'utilisation de toujours les mêmes matériaux dans l'architecture, que tu sois... À Sao Paulo, Dakar, Paris, c'est toujours les mêmes matériaux qui reviennent : le bois, le métal, le béton, le verre. Et je trouvais ça extrêmement dommage de ne pas utiliser toutes ces ressources inexploitées qui posent des problèmes à la biodiversité, notamment les déchets plastiques, pour inventer les matériaux de demain.  

Et donc nous, la question qu'on s'est posée, c'est si le béton était le matériau du XXe siècle, quels seraient les matériaux du XXIe siècle ? Et on a décidé de s'engager, on a fait les poubelles, et puis on a monté plusieurs usines.

Timothée : Des poubelles à l'usine, je crois que la voie a été semée d’embûches. Est-ce que ça a été facile d'arriver avec un projet industriel innovant et le développer ?

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Marius : Je pense quel enjeu de l'industrialisation, c'est un enjeu d'échelle et de temps et de matière. Donc en fait, on est vraiment dans le monde réel.

Il faut du temps pour collecter des déchets, il faut du temps pour les broyer, les transporter, les transformer. Et le gros challenge en tant que startup industrielle avec une ambition majeure de devenir le prochain leader européen des matériaux durables, et en même temps de répondre aux enjeux des Accords de Paris, c'est la vitesse. Et donc, en partant d'un four à pizza dans notre chambre étudiante pour pouvoir rapidement mettre en place des usines qui correspondent à cette ambition globale, il est là, en fait, le challenge. Et nous, ce qui nous motive chez Le Pavé, c'est de se dire qu'on n'a pas le temps pour attendre. Il faut aller vite. Ce qui est génial, c'est que quand on parle d'économie circulaire, mais aussi d'industrie et puis d'industrialiser en France, c'est aussi beaucoup de savoir-faire qu'on vient mobiliser. Toute la difficulté c'est de créer cet écosystème favorable à l'entrepreneuriat industriel. C'est un challenge, mais c'est aussi de beaux accomplissements.

Timothée : Tu es arrivé à sortir plusieurs produits. Est-ce que tu peux nous dire, Le Pavé aujourd'hui, qu'est-ce que c'est en termes peut-être déjà de matériaux ? Qu'est-ce que vous faites concrètement pour produire un pavé ?

Marius : Le Pavé, c'est une entreprise dont la volonté est de valoriser les matières issues de déchets en panneau au service de la construction. Ce qu'on essaye, c'est de partir d'un matériau aléatoire qui est sous-valorisé, qui pose des problèmes, qu'on appelle peut-être à tort le déchet, pour en faire un standard, un potentiel d'éco-conception sous forme de panneau pour la construction.

Et donc dans ce cadre-là, on a développé deux premiers matériaux qu'on appelle la soft surface, c'est une gamme de matériaux qui est fabriquée à partir de 100% de déchets plastiques de deux types, du PEHD et du polystyrène et qui sont utilisés comme produits de substitution pour remplacer le marbre ou d'autres matériaux comme la solide surface qui sont des matériaux de synthèse très polluants. Ça, c'était nos premiers matériaux. En parallèle, on a mis en place deux usines et on a continué à développer d'autres matériaux. Donc j'en ai un exemple aujourd'hui. Notre dernier matériau, c'est un autre matériau qui s'appelle la minérale surface, qui est fabriquée à partir de déchets plastiques, mais aussi de déchets issus de porcelaine ou de céramique. Et on ouvre les champs des possibles. Et nous, on est persuadés chez Le Pavé que chaque déchet revêt des caractéristiques incroyables. Et ce qu'il faut, c'est investir dedans, se donner les moyens, réinventer des procédés industriels qui sont adaptés à la transformation de ces déchets-là pour en faire les matériaux de demain, esthétiques, durables, accessibles et performants.

Timothée : Et ça, justement, en matière d'impact, contrairement à du marbre ou à un autre... matériaux comparables, parce que tu l'as bien dit, le sujet c'est pas de remplacer un truc tout pourri par votre solution, mais des matériaux nobles qui peuvent avoir un impact par des matériaux 100% biosourcés, c'est quoi les chiffres qu'on peut mettre en avant ?

Marius : Là, par exemple, pour un panneau de soft surface en 15mm, on va émettre au kilo 1,35équivalent CO2, ce qui correspond à une division par 5 à 10 par rapport au matériau qu'on vient substituer. Donc en fait, nous, l'impact, il est triple. C'est de se dire, un, j'utilise des ressources qui sont inexploitées et qui nuisent à la biodiversité. Donc, je participe à diminuer le taux d'enfouissement ou d'incinération des déchets plastiques pour qu'ils se retrouvent dans la nature. Deux, j'utilise ces matériaux fabriqués à partir de déchets pour décarboner une autre industrie qui est celle du secteur du bâtiment. Et trois, je développe une nouvelle forme d'industrie qui va être encapacité de prolonger nos besoins en termes de matériaux sur les prochaines années, notamment avec la réfection des ressources en dynamisant l'économie locale, parce que l'économie circulaire, c'est aussi investir dans tout un écosystème. Nous aujourd'hui, on n'est pas recycleurs, on ne vient pas collecter les déchets ni les laver, il y a des personnes qui savent très bien le faire, on leur achète la matière, ils respectent nos cahiers des charges pour qu'on puisse le faire. Et on n'est pas non plus designer, architecte ou artisan. Là, il y a des personnes qui vont s'emparer de nos matériaux, les mettre en œuvre et puis permettre de prolonger cette démarche d'éco-conception. Et dans ce cadre-là, l'impact est environnemental, social et économique.

Timothée : Et justement, vous aujourd'hui, comment vous fonctionnez ? C'est quoi le process pour fabriquer un pavé comme le soft surface

Marius : Nous avons développé un procédé entièrement dédié à la transformation efficace des déchets. Dès le départ, notre objectif était de pouvoir traiter de très grandes quantités tout en obtenant des matériaux de haute qualité. C’est un défi majeur, car concilier performance technique et réutilisation de déchets sans ajout de résine ou d’additifs est presque antinomique. Nous avons donc réinventé un procédé industriel fondé sur la thermocompression : chauffer et compresser les déchets pour produire des panneaux. Ces panneaux peuvent ensuite être travaillés comme du bois, façonnés comme du plastique, et utilisés pour fabriquer des crédences, plans de travail, vasques, revêtements de sol ou de mur, dans des cafés, hôtels, restaurants ou bureaux.

Timothée : Donc votre marché est assez vaste au final. Vos principaux secteurs sur lesquels aujourd'hui vos produits sont déployés ?

Marius : Aujourd’hui, la soft surface est surtout utilisée dans l’agencement intérieur et le design. L’intérêt de produire des panneaux, c’est la diversité des usages possibles :nos matériaux servent aussi bien à fabriquer des objets, comme des manches de couteaux, qu’à créer des comptoirs d’accueil, des tables de restaurant ou même des revêtements muraux pour des douches. Le marché est immense, et c’est ce qui nous motive à nous adresser au secteur du bâtiment, où deux enjeux de grande ampleur peuvent se répondre : la gestion des déchets et les besoins en matériaux.

C’est d’ailleurs l’un des grands défis de l’économie circulaire : réussir à faire coïncider un gisement de déchets et un marché capable d’absorber des matériaux revalorisés. Pour le plastique, le potentiel est énorme. Rien que pour le polystyrène, la France produit 100 000 tonnes de déchets par an, dont seulement4% sont recyclés. En parallèle, le bâtiment consomme chaque année près de 50%des ressources vierges extraites dans le monde.

Le marché de l’agencement intérieur représente à lui seul entre 2 et 2,8 milliards d’euros en France, et 19 milliards en Europe. Et si l’on recyclait 100% du plastique, cela générerait environ 500 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Capsule Expert # 1

Timothée : Il y a de quoi faire. Peut-être un petit tour côté Nicolas, parce qu'on a beaucoup parlé du plastique, même si on a compris qu'aujourd'hui, vous avez une diversification des origines des matériaux que vous utilisez. On a voulu un peu faire un petit focus sur le plastique être mettre un peu l'église au milieu du village. Plastique neuf versus plastique recyclé. Que disent les experts ?

Nicolas : Les chiffres présentés par Marius sont très éclairants et permettent de poser le contexte. Aujourd’hui, l’ensemble du cycle de vie du plastique, de sa production à son utilisation, représente près de 3,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

On sait également que 99% du plastique vierge provient encore de ressources fossiles, le reste étant issu de matières biosourcées. Or ces plastiques biosourcés ne sont pas exempts de problèmes : impacts sur les sols, toxicité possible, et ils ne sont pas toujours biodégradables.

Le plastique recyclé constitue donc une partie de la solution. Mais il faut distinguer le plastique « recyclé » du plastique simplement « recyclable ».Dans une logique d’économie circulaire, il est essentiel non seulement d’utiliser des matériaux déjà recyclés, mais aussi de garantir qu’ils pourront l’être de nouveau en fin de vie. Selon les types de plastiques, on observe ainsi des réductions d’impact pouvant atteindre 70 à 90%, comme c’est le cas pour Le Pavé, cité par Marius.

Timothée : Au-delà de sa recyclabilité, il y a quand même d'autres questions sanitaires qui se posent.

Nicolas : Oui, complètement. Le plastique recyclé, je pense qu'on va aussi en parler derrière ,mais il y a quand même bon nombre de limites. La recyclabilité du plastique recyclé, ça reste un sujet, c’est à dire qu'avoir fait un cycle d'économie circulaire, ce n’est pas suffisant. Il faut être en capacité derrière que le matériau soit réutilisable, et ça s'est aussi très lié au fait que la qualité, elle peut se dégrader au cours du temps et que chaque cycle, un petit peu comme dans le textile, toutes les fibres recyclées sont pas forcément recyclables en bout de chaîne, et un t-shirt recyclé va avoir une difficulté à trouver une fin de vie recyclable à 100%, et c'est pour ça qu'il faut souvent rajouter des intrants neufs.

Dans le cas du plastique, le matériau peut devenir plus fragile avec le temps, ce qui favorise la formation et la libération de microplastiques. Ceux-ci ne sont pas la seule source de pollution, mais ils constituent aujourd’hui un enjeu majeur, qu’il s’agisse de la qualité des eaux, des sols ou de la biodiversité. Le plastique se trouve clairement au cœur de ces problématiques.

D’où la nécessité de développer de véritables filières de revalorisation, alors que 80 à 90% des plastiques finissent encore enfouis ou mal intégrés au recyclage. Les difficultés de tri (diversité des plastiques, colorants, additifs) compliquent cette démarche, tout comme la question du coût. Le plastique recyclé reste souvent plus cher que le plastique vierge, malgré des avancées législatives comme la loi AGEC en France.

"Pourtant, si l’on intégrait les impacts environnementaux dans le calcul global, le recyclé serait largement plus avantageux. Mais tant qu’on se limite au prix d’achat immédiat, ces freins économiques persistent."
Faciliter le passage à l’action

Timothée : On va en parler dans un instant. Marius, peut-être un mot sur les limites souvent évoquées autour du plastique et de sa recyclabilité : comment avez-vous abordé ces contraintes et intégré ces enjeux dans votre développement industriel, même si toutes les réponses ne sont pas encore trouvées ?

Marius : À l’échelle macro, on demande aujourd’hui à une industrie qui n’a jamais été pensée pour transformer des déchets plastiques d’intégrer ces matières dans des produits qui, eux non plus, n’ont pas été repensés. On veut fabriquer les mêmes objets, avec les mêmes machines, mais à partir d’une matière très différente du plastique vierge. Le principal frein, c’est donc d’accepter que cette logique ne peut pas fonctionner à l’identique, et les taux de recyclage qui stagnent depuis des années en sont la preuve.

Notre conviction, chez Le Pavé, est qu’il faut repenser entièrement les procédés industriels, les produits fabriqués à partir de déchets et les marchés que l’on vise. Et surtout, la valorisation des déchets plastiques ne peut réussir qu’en créant des matériaux à forte valeur ajoutée. Aujourd’hui, le déchet vaut peu parce qu’il n’a presque pas de débouchés. Pour réduire l’enfouissement et l’incinération, il faut transformer ces matières en ressources attractives.

C’est pour cela que nous investissons massivement dans le développement de matériaux et de produits, dans la recherche avec des laboratoires et dans l’amélioration de nos procédés. L’objectif : révéler les performances techniques esthétiques du matériau recyclé et bâtir une économie circulaire qui repose non pas sur des bonus-malus, mais sur un véritable intérêt économique à valoriser ces matières.

Timothée : Si on prend par exemple, on va essayer de rentrer un peu plus dans le concret. Je suis une boîte, ça m'intéresse ce que vous proposez. Concrètement, comment ça se passe ? Vous l'accompagnez sur la détection de ses besoins. C'est quoi un peu le process classique pour qu'on puisse être demain fournisseur de pavés ?

Marius : Pour illustrer notre travail, je nous compare souvent à une scierie : notre "forêt”, ce sont les décharges, et ce qui sort de notre “scierie”, ce sont des panneaux, comme des planches de bois. Leur valeur vient ensuite de celles et ceux qui les transforment. Ils peuvent devenir presque n’importe quoi : mobilier, objets, manches de couteaux, éléments d’agencement… Nous sommes vraiment au point de rencontre entre le monde du déchet et celui du bâtiment.

Nous nous appuyons pour cela sur un écosystème très large. Chaque semaine, de nombreuses personnes nous sollicitent avec des besoins spécifiques. La plupart du temps, nous les orientons vers des partenaires spécialisés : certains fabriquent des vasques, d’autres du mobilier tertiaire ou événementiel, d’autres encore des éléments pour le nautisme. Ensemble, cet écosystème permet de répondre à une grande diversité de projets.

Très concrètement, si vous souhaitez refaire un plan de travail, vous pouvez déjà en acheter chez Darty, qui commercialise des modèles fabriqués à partir de nos matériaux. Et pour du sur-mesure, nous disposons d’un réseau d’artisans agréés. Nos matériaux sont également disponibles partout en France via des distributeurs spécialisés.

Timothée : Donc, quand tu disais que vous avez une usine en Bourgogne, c'est... Il y a des usines en propre et des réseaux d'usines partenaires, c'est ça ? C'est quoi la différence de modèle ?

Marius : Nous exploitons des usines capables de transformer une matière première recyclée, sous forme de broyat ou de granulés, en panneaux. Concrètement, une bouteille de shampoing broyée devient, chez nous, un panneau prêt à être utilisé. Ce travail est réalisé dans nos propres sites, avec nos machines, nos technologies et nos équipes. Nous avons actuellement deux usines: l’une à Aubervilliers et l’autre en Bourgogne.

Ensuite, nous nous appuyons sur un large écosystème industriel français et européen, composé d’acteurs qui utilisent ces panneaux dans leurs chaînes de production habituelles.

Capsule expert #2

Timothée : Revenons un peu Nicolas dans notre univers du plastique recyclé. Quels sont les bons élèves en matière d'intégration de taux de plastique recyclé ?

Nicolas : Parmi les bons exemples actuels, on trouve les sacs poubelle en film polyéthylène basse densité : derrière le label Blue Angel, ils contiennent entre 80 et 100% de plastique recyclé. C’est un matériau largement utilisé pour les emballages, sacs et films, où l’intégration de recyclé fonctionne bien.

Dans le BTP, les tuyaux d’assainissement en PVC ou en PE peuvent intégrer plus de 50% de matières recyclées, et le secteur avance vite car il sait qu’il consomme énormément de ressources. Les emballages rigides en PET, comme les barquettes alimentaires, atteignent désormais 45 à 50% de plastique recyclé. On voit donc progresser la part de matière recyclée dans plusieurs segments.

Mais, comme évoqué plus tôt, tant qu’on peine à repenser les modes de production pour intégrer réellement les propriétés du plastique recyclé, il sera difficile de répondre pleinement aux besoins du marché. C’est justement ce que fait Le Pavé : créer une adéquation entre les usages attendus et les caractéristiques des matériaux recyclés.

Les perspectives de la solution

Timothée : Marius, aujourd'hui, pour voir un petit peu les perspectives pour ce marché, on en parlait un petit peu tout à l'heure, est-ce qu'il y a des réglementations qui vont dans votre sens ? Comment tu vois un peules perspectives pour vous ?

Marius : La loi AGEC impose désormais l’intégration d’une part de mobilier circulaire ou recyclé dans la commande publique. Ces dernières années, la difficulté venait surtout du manque d’offres capables de répondre à grande échelle. Mais cette loi, comme d’autres, a contribué à structurer un écosystème qui est aujourd’hui prêt à monter en puissance.

D’autres réglementations jouent également un rôle, notamment la RE2020 dans le bâtiment, qui vise à réduire de 50% les émissions de CO₂ du secteur d’ici 2030. Elle pousse de nombreux acteurs à reconsidérer leurs choix de matériaux. Et finalement, plus que la loi elle-même, ce qui change le plus les choses, c’est le fait d’amener les professionnels à se poser la question. Une fois qu’ils le font, ils se rendent vite compte qu’adopter des matériaux circulaires ou recyclés n’est ni plus complexe ni moins performant que d’utiliser des matériaux conventionnels.

De notre côté, nous défendons l’idée qu’un matériau recyclé ne doit être ni plus cher, ni moins esthétique, ni moins efficace. L’évolution réglementaire encourage justement de plus en plus d’acteurs à s’intéresser à des entreprises comme la nôtre.

La soft surface remplace des matériaux synthétiques comme le Corian ou l’Hi-Macs, ainsi que des matériaux naturels comme le marbre ou la pierre recomposée. Nos prix se situent au même niveau, voire légèrement en dessous. Depuis le début, notre défi est donc de développer des capacités industrielles et des méthodes de sourcing capables de rivaliser avec ces solutions standard, afin de créer les matériaux de demain.

Timothée : Et quel conseil tu donnerais à une entreprise qui hésite à changer ses habitudes, parce que j'imagine que les acheteurs vont utiliser les marques que tu cites et qu'ils y voient beaucoup de contraintes à passer peut-être par vous, à sortir de ce cadre. Qu'est-ce que tu pourrais leur dire à toutes ces personnes qui nous écoutent ?

Marius : D’abord, nos matériaux ne sont pas plus chers, tout aussi esthétiques et tout aussi performants : il n’y a donc aucune raison de ne pas les choisir. Au-delà de cet aspect, ils offrent un vrai retour sur investissement, notamment dans le tertiaire, cafés, hôtels, restaurants. Dès qu’ils sont installés, ils suscitent la curiosité des clients ou des collaborateurs, et montrent concrètement que l’économie circulaire est possible.

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On entend beaucoup parler de pollution plastique ou d’économie circulaire, mais on a rarement l’occasion de l’expérimenter. Nos matériaux apportent une réponse très pragmatique, tout en créant un impact immédiat en termes d’image et d’engagement. Ils permettent aussi de rendre visibles et tangibles les politiques RSE que de nombreuses entreprises mettent en place, mais qui sont souvent peu perceptibles au quotidien. En ce sens, nos matériaux deviennent un véritable outil d’appropriation et de sensibilisation.

Capsule expert #3

Timothée : Merci. Nicolas, je crois que c'était le moment de sortir un peu nos lunettes. D’inspiration, de faire un petit pas de côté et de nous parler un peu de ton détecteur de pépites. Tu voulais parler d'une pratique inspirante qui a été mise en place dans une entreprise.

Nicolas : Oui, exactement. Tu demandais comment faire appel à Le Pavé, et l’une des réponses passe par Furniture for Good. Cette plateforme propose du mobilier de bureau entièrement écoresponsable, fabriqué à partir de déchets plastiques recyclés. Une grande partie de leurs produits intègre d’ailleurs les matériaux du Pavé.

Concrètement, si vous aménagez de nouveaux locaux, changez d’espace de travail ou renouvelez votre mobilier, vous pouvez aller sur le site de Furniture for Good pour découvrir une gamme complète de mobilier responsable. En amont, vous pouvez aussi vérifier sur MyTrocPro si du mobilier d’occasion peut répondre à votre besoin, puis vous tourner vers Furniture for Good si ce n’est pas le cas.

Pour nous, c’est une excellente manière d’aider les entreprises, qu’elles soient de services ou industrielles, à intégrer des choix plus responsables dans leurs achats administratifs.

On s’inspire et on partage

Timothée : On va y aller tout de suite. On va essayer. Il faudrait qu'on nous donne d'ailleurs chez R3 pour acheter nos achats. Et toi, Marius, tu voulais nous parler d'un truc assez concret que vous avez fait.

Marius : Un de nos projets emblématiques de ces dernières années est la fabrication de 11 000 sièges pour les JO 2024, destinés à deux lieux majeurs : l’Adidas Arena et la piscine olympique de Seine-Saint-Denis. Au total, plus de 100 tonnes de plastique ont été recyclées. Pour l’Adidas Arena, le plastique utilisé provenait directement du territoire, grâce à une collaboration avec le centre de collecte et les recycleurs locaux.

Nous avons ainsi pu mettre en place une véritable chaîne de valorisation circulaire, à la fois territoriale et industrielle. C'est un exemple concret qui montre que l’économie circulaire peut fonctionner à grande échelle, tout en donnant naissance à des équipements aussi emblématiques que l’Adidas Arena, aujourd’hui lieu d’événements sportifs majeurs. 

 Conclusion

Timothée : Pour terminer, Marius, tes ambitions un peu pour les années à venir, est-ce qu'il y a des projets, nouveaux matériaux ? Qu'est-ce que tu pourrais nous dire sans trop révéler peut-être de secrets industriels ?

Marius : Notre ambition est de poursuivre l’industrialisation que nous avons engagée. Nous avons inauguré il y a moins de six mois une nouvelle usine entièrement automatisée et robotisée, capable de transformer plusieurs milliers de tonnes de plastique en panneaux. L’enjeu est maintenant de faire monter ce site en puissance, tout en continuant à améliorer et développer nos matériaux.

L’objectif reste le même que depuis le début : bâtir le prochain leader européen des matériaux durables. C’est ce qui nous motive au quotidien.

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