La démarche RSE, c’est la forme et le fond, peut-être même le premier levier de transformation pour l’entreprise. Et si vous preniez du recul pour (re)lancer et valoriser comme il se doit ce mouvement essentiel à vos activités ? C’est en effet en démontrant la qualité de votre engagement envers une économie plus durable et plus équitable que vous assurerez la pérennité de votre entreprise… et le monde dans lequel évolueront les futures générations. D’une pierre, deux coups.
Les entreprises et le monde
Dans le paysage du monde actuel, un élément se détache. Un enjeu dont l’urgence n’a d’égal que la complexité : accélérer la transition environnementale. Pour porter cette transition, il y a un acteur principal sur qui se braquent espoirs autant que colères : les entreprises. Et si personne n’oserait aujourd’hui nuancer le poids des TPE-PME dans le chantier immense qu’est la transformation systémique de nos sociétés, prenons néanmoins le temps de lister quelques chiffres.
Les TPE-PME sont à l’origine de 1 300 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Rien qu’en France, on compte pas moins de 3,9 millions de PME et 6,3 millions de salariés. Ces dernières participent à 9% du PIB français, selon un Rapport sur l’évolution des PME de l’Observatoire des PME. Conséquence immédiate : le coût environnemental de leurs activités. C’est grave docteur ?
Oui, mais c’est en train de changer. Face à leur impact phénoménal sur les dérèglements climatiques (elles représentent 14% des émissions de GES en France selon le rapport “TPE PME, comment réussir le passage à la neutralité carbone” du CESE), 32% des dirigeants de PME considèrent la neutralité carbone comme un objectif stratégique. Mieux, 18% des PME ont mis en place un audit énergétique ou un bilan carbone, d’après le baromètre d’Admical “Le mécénat d’entreprise en France”. C’est à la fois beaucoup et beaucoup trop peu. L’heure serait-elle venue de prendre ce problème à bras le corps ?

L’heure du bilan
RSE. Responsabilité Sociétale de l’Entreprise. Un acronyme souvent galvaudé, mais pourtant essentiel.
Commençons par le B-A-BA de cette histoire. De quoi parle-t-on quand on mentionne la Responsabilité Sociétale des Entreprises ? La parole est à l’Union Européenne : La RSE, c’est "L’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes. Être socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement les obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes.”
Clair et net. Mais alors le jeu en vaut-il la chandelle ? Le temps et l’argent nécessaires à: “investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations avec les parties prenantes” ne sont-ils pas autant de richesses jetées par les fenêtres ? (Spoiler alert : non, bien au contraire).
C’est une bonne situation ça, la RSE ?
Commençons par une expérience de pensée pour comprendre l’importance d’une démarche RSE et réaliser à quel point c’est tout sauf une simple opération de communication. Imaginons un instant que vous décidiez du jour au lendemain de suspendre tout projet RSE, de cesser d’y mettre la moindre d’énergie. Quelles seraient les conséquences ?
- Il s’agirait d’abord… des autres. En décidant de mettre à la poubelle vos actions concrètes en faveur de la transition, ce sont vos parties prenantes (fournisseurs, clients, distributeurs, partenaires) qui ne comprendraient pas pourquoi vous décidez de ne plus prendre en compte un enjeu qui, pour eux, est souvent au premier plan de leur préoccupation.
- En mettant à la trappe toute initiative RSE, vous risqueriez également d’impacter votre image et donc votre capacité à vous démarquer. Une démarche RSE solide est non seulement la preuve d’une réelle maturité sociétale, mais surtout vous permet de vous différencier de vos concurrents.
- Dans cette jungle du monde de l’entreprise, faire une croix sur la RSE, c’est aussi faire une croix sur les nouveaux clients potentiels et sensibles à ces enjeux.
- Et c’est enfin votre équipe à vous, vos collaborateurs, vos employés qui pourraient perdre leur motivation et engagement en sentant que le projet auquel ils appartiennent n’a plus de vision ambitieuse sur le monde et son avenir.
Vous l’aurez compris, se passer d’une démarche RSE aujourd’hui n’a de sens ni pour vous, ni pour vos collaborateurs, ni pour le monde en général. Au contraire, une démarche RSE menée avec sérieux et engagement renferme une double promesse :
- Lorsqu’elle est saisie par l’ensemble d’une équipe, elle peut créer un impact positif sur la société et l'environnement et ouvre ainsi des perspectives enthousiasmantes pour le groupe.
- Ajoutez à cela que cette même démarche peut aussi constituer un véritable levier de différenciation et de performance pour l’entreprise.
Comment valoriser efficacement votre démarche RSE ?
Mener la démarche RSE est une chose, c’est peut-être même déjà acté et bien ancré dans le fonctionnement de votre entreprise. La valoriser, la raconter et communiquer dessus en est une autre. Comment donc valoriser vos engagements de manière efficace ?
Les grands axes de valorisation de votre démarche RSE en interne :
- One team, one dream. La mobilisation des équipes est un passage obligé et souvent fructueux. Fédérer vos collaborateurs, favoriser leur engagement plein et entier contribue grandement à la réussite de votre démarche RSE.
- La règle d’or de la transparence. Plus vous communiquez, plus vous ouvrez d’espace pour que la confiance se consolide. Vos employés pourront ainsi comprendre les enjeux de la RSE et les actions mises en œuvre. Pour cela, rien ne vaut une newsletter, quelques réunions ou autres outils de votre choix pour transmettre au fur et à mesure les informations.
- Tapis rouge pour la participation. Impliquer les collaborateurs dans la définition et la mise en œuvre des actions RSE, c’est maximiser le sentiment d'appartenance et qui plus est favoriser l'émergence de nouvelles idées. Gagnant-gagnant, comme on dit.
- De l’ombre à la lumière. Reconnaître les initiatives, mettre en avant les actions individuelles et collectives en matière de RSE permet de valoriser les efforts de chacun et d'encourager les bonnes pratiques.
Valoriser vos engagements vers l’extérieur
Déployer une démarche RSE ambitieuse, c’est aussi renforcer son image de marque et donc améliorer la réputation de l'entreprise. Là encore, vous disposez de moyens différents et tous complémentaires :
- Définir une stratégie de communication. En identifiant les publics cibles et les messages clés à faire passer, votre communication sera plus efficace
- Choisir les bons canaux. Que ce soit les réseaux sociaux, un site internet, les rapports d'activité, un événement... Tous ces canaux de communication sont potentiellement intéressants tant qu’ils sont réfléchis pour atteindre les publics précis que vous visez. On y revient juste après.
- Mettre en avant les résultats. Notre monde est un monde de chiffres. Ce sont souvent eux qui convainquent. Il est donc tout sauf inutile de quantifier les impacts de vos actions RSE et de les communiquer de manière claire et transparente.
- Bâtir des partenariats. Ce dernier point, la collaboration avec des organisations partageant les mêmes valeurs que vous, vous permet de renforcer l'impact de votre démarche et de gagner en visibilité.
Et concrètement ? Les outils de valorisation
Passons aux outils concrets qui permettront de valoriser votre travail. D’un document (rapport RSE, rapport d’impact) parfois long et indigeste, l’enjeu est de tirer les idées phare et de discerner le bon canal à choisir pour ce faire.
- Le nerf de la guerre se joue aujourd’hui avec vos équipes communication et leur activité sur les réseaux sociaux. Cette approche, si elle est structurée et basée sur un calendrier éditorial RSE détaillé, permet de garantir une communication régulière et cohérente sur vos actions en faveur du développement durable, tout en s'adaptant aux évolutions de votre démarche. Dans le détail :
- LinkedIn est idéal pour un public professionnel et B2B, pour partager des
- articles de fond, des études de cas, des témoignages de collaborateurs.
- X, Mastodon ou Bluesky permettent eux de diffuser des informations courtes et rapides voire des sondages, des événements.
- Instagram enfin est un réseau sur lequel l’image est reine, il vous faut donc partager des photos, des vidéos courtes et des stories pour montrer le quotidien de l'entreprise.
Un bonus intéressant : pensez à construire votre calendrier de communication RSE en vous basant sur les ODD (Objectifs de Développement Durable) des Nations Unies. Jour de la Terre, Journée Mondiale contre le Cancer, Quinzaine du Commerce Équitable ou encore Journée Mondiale des Océans, vous viserez juste et prouverez que vos engagements sont ancrés dans le réel et les enjeux d'actualité.
- La newsletter est également un outil dont l’impact n’est pas anodin. Qu’elle soit adressée à vos parties prenantes externes (clients, fournisseurs, investisseurs, ONG) pour renforcer la réputation de l'entreprise et favoriser des partenariats durables ou à vos collaborateurs pour susciter leur adhésion comme mentionné juste avant, la newsletter est efficace et facilement implémentable. Dans l’idéal, elle doit être trimestrielle, au contenu bref et percutant, interactive, donnant la part belle aux visuels (infographies, photos, vidéos) et bien-sûr personnalisée en fonction des centres d'intérêt des différentes audiences. Des ponts entre la newsletter et les réseaux sociaux sont à penser pour mieux décupler l’impact des contenus créés :
- Un article de votre blog devient un carrousel sur instagram.
- Une infographie présentant les résultats de vos actions en faveur de l'environnement peut devenir un “fil” sur X.
- Des vidéos courtes de témoignages de collaborateurs engagés dans des projets RSE ou des extraits de webinaires sur des sujets d'actualité liés au développement durable peuvent être publiés sur Linkedin.
- Pensez également à réaliser votre premier bilan carbone et à entamer une démarche de décarbonation (par exemple avec Décarbon’action, un dispositif co-financé par l’Ademe et opéré par Bpifrance en collaboration avec l’Association Bilan Carbone). Dans la série des “documents phares” plébiscités par beaucoup de TPE-PME, je demande le rapport développement durable. Outil essentiel pour structurer et progresser sur ses engagements, il vous permettra de rassembler et de montrer la cohérence de vos diverses activités en faveur de la transition écologique et sociale. Trois clés pour “réussir” ce rapport :
- Structurer autour d’objectifs différenciants
- Être transparent sur les axes de progression
- Illustrer et simplifier la présentation
- Terminons avec l’intérêt de se faire évaluer par des plateformes de notation RSE comme EcoVadis, une plateforme de notation de la performance sociale et environnementale des chaînes d'approvisionnement mondiales. Il est également possible de devenir une “société à mission”, c’est-à-dire une entreprise se donnant statutairement une finalité d’ordre social ou environnemental en plus du but lucratif. La démarche est moins lourde que pour l'obtention d'un label (qu’il soit thématique ou sectoriel) mais permet, elle aussi, de renforcer votre légitimité et visibilité sur ces enjeux.
Les pieds sur terre
En dehors des écrans et des rapports pdf épais, la rencontre et le réseau humain sont diablement efficaces pour promouvoir votre démarche. Trois propositions pour faire de cette idée une réalité :
- Une participation aux trophées RSE. Il est possible de valoriser votre démarche en postulant à des prix, des concours qui existent dans votre région et filière (Trophées RSE nationaux, Trophées RSE régionaux ou Trophées RSE sectoriels). A noter également les Trophées Défis RSE (organisés par News RSE), les prix entreprises et environnement (organisés par le ministère et l’Ademe).
- Pariez sur le collectif. Par exemple en participant à des actions de communautés engagées qui existent dans vos régions pour profiter de l’élan local et renforcer vos ambitions (Le Collège des Directeurs du Développement Durable, sur les sujets de Biodiversité avec l’Office Française de la Biodiversité, etc).
Répétons-le : ce temps n’est pas perdu ! Alors oui, il est toujours plus simple de dire que de faire. Oui, le voyage est long et semé d’embûches. Mais de plus en plus de voies sont tracées pour pousser les entreprises à passer le pas. Un exemple parmi d’autres, le dispositif Bpifrance créé avec nos experts R3 répondant au nom : “Programme Impact RSE”. Il vous permettra de structurer votre démarche RSE grâce à des formations collectives et un accompagnement sur mesure. Au programme, de la montée en compétences, des retours d’expérience, un appui à la structuration de la stratégie mais aussi le partage d’outils pour une mise en œuvre opérationnelle concrète.
A noter également : dans le cadre du plan France Relance, le ministère de la transition écologique et l’ADEME ont récemment lancé l’aide « Tremplin pour la transition écologique des PME » pour aider à la mise en œuvre d’études et d’investissements dans le domaine de la transition. Elle est pas belle la RSE ?
Rendre visibles vos actions renforce votre impact, votre attractivité et votre performance… et vous permet de regarder le monde d’après avec la conviction que vous contribuez à le rendre plus durable.


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