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Pourquoi l’adaptation des entreprises aux dérèglements climatiques est-elle un enjeu majeur de notre époque ?

Article
Publié le
21.07.2025
Face à l’urgence climatique, les entreprises ne peuvent plus attendre : adaptation et atténuation deviennent les leviers d’une transformation durable, source de résilience, d’innovation… et d’opportunités.

Les crises se succèdent et obligent nos sociétés à questionner nos modes de vie et nos organisations collectives. Au centre de l’échiquier se trouvent les entreprises et leurs dirigeants. S’adapter est-il inévitable ? Et si oui, n’y a-t-il pas là, plus qu’une contrainte, une réelle opportunité d’ouvrir une ère nouvelle ?

Climat : avis de tempête

Cela semblait irréfutable, acté : les activités humaines ont sans équivoque pour le GIEC “provoqué le réchauffement de la planète”, notamment à cause de nos émissions de gaz à effet de serre en explosion depuis le début de l’ère industrielle. Autour de nous pourtant, les déclarations fracassantes tentent de détricoter ces déclarations devenues évidentes. 

C’est dans ce contexte que le Haut Conseil pour le climat publiait en France son septième rapport annuel en ce début juillet en appelant à "un sursaut collectif" tout en alertant sur un ralentissement de l'action climatique de notre pays. Alors que les événements météorologiques extrêmes (pics de chaleur, tempêtes, épisodes de sécheresse, inondations) rendent les dérèglements climatiques de plus en plus palpables et présents dans nos quotidiens, on découvre dans ce même rapport, malheureusement sans surprise, que l'année 2024 a été "l'une des cinq années les plus chaudes". Très récemment, la canicule de fin juin aurait notamment causé la mort de 400 personnes à Paris (dont plus de 250 attribuables au réchauffement climatique). C’est le Grantham Institute et la London School of Hygiene & Tropical Medicine qui le disent : le changement climatique a augmenté de 1500 morts (+190%) l'impact de la canicule de juin dans 12 villes européennes.

Si ces alertes fleurissent, il n’en reste pas moins que le manque d'efficacité des politiques françaises pour baisser les émissions de gaz à effet de serre est dénoncée par les experts. Il est pourtant grand temps de mettre les bouchées doubles : le rythme de la décarbonation doit en effet doubler pour atteindre les engagements européens de la France…

Face à cette équation complexe, la société civile, citoyens et citoyennes tentent de se mobiliser. Tout comme les structures collectives qui cimentent nos sociétés. Parmi elles, les entreprises. Premières lignes de la transformation à venir ? Ce sont elles qui détiennent en tout cas une partie des clés du problème. 

Les entreprises ou rien

Face à ces dérèglements multiples, les impacts se font sentir à de multiples échelles. A l’échelle individuelle bien-sûr, notre santé et notre sécurité sont menacés et parfois de manière encore discrète. La pollution de l’air due aux incendies est par exemple responsable de la mort de 1,5 million de personnes par an dans le monde, révélait une étude publiée dans “The Lancet” l’année dernière. Et au-delà de nos vies quotidiennes, c’est à l’échelle collective, à l’échelle de nos organisations et notamment sur nos entreprises que pèse la menace. 

Comme vu à l’instant, il y a bien-sûr les effets pour les travailleurs et leur santé. Il y aura aujourd’hui en France entre 14% et 36% des travailleurs exposés à la chaleur, principalement dans les secteurs agricoles et du bâtiment. Face à ces conditions, fatigue,  épuisement, accidents de travail. Et cela ne concerne pas quelques vagues caniculaires exceptionnelles, en tout cas de moins en moins : le cabinet Goodwill Management estime que 5,3 millions de TPE et PME seront exposés à plus de 50 jours anormalement chauds en 2050, c’est 6 fois plus que sur la période 1976-2005.

Mais au-delà de ça c’est bien l’équilibre économique qui se retrouve mis à mal par la crise climatique : des dépenses abyssales seront nécessaires face à la hausse des coûts d’exploitation, l’augmentation inévitable des coûts d’assurance, l’investissement dans le renforcement des infrastructures voire le déplacement de certaines activités. Pour certaines entreprises, c’est même le cœur d’activité qui est menacé, notamment par la raréfaction de certaines ressources naturelles et l’érosion croissante de la biodiversité (c’est notamment le cas des secteurs de l’agriculture, de la pêche, du tourisme, des fournisseurs d’énergie, etc). 

La transition commence par l’atténuation du réchauffement climatique

Pour le GIEC, l’atténuation du changement climatique est “L’intervention humaine visant à réduire les sources ou à renforcer les puits de gaz à effet de serre.” Réduire ces sources et donc son impact peut aujourd’hui sonner comme une contrainte injuste, un frein pur et dur au développement des activités de l’entreprise. Les transformations obligées seront alors au mieux mal vécues et empreintes d’une nostalgie d’un autre temps, au pire jamais amorcées. Et pourtant derrière ce concept d’atténuation, une formidable dynamique peut se mettre en place. Des changements menés avec intelligence peuvent rendre les entreprises plus résilientes, flexibles et compétitives. La preuve avec quelques exemples : 

  • Paprec, entreprise de recyclage, investit largement dans des technologies innovantes pour améliorer le recyclage des déchets. Elle a par exemple développé une technologie permettant de recycler les plastiques complexes, tels que les films plastiques alimentaires.
  • Exemple plus connu : Michelin a décidé de se lancer dans une course passionnante : celle de pneus plus économes en carburant. Ajoutez à cela la création d’une usine qui recycle 100% des pneus usagés. Réduction des émissions de gaz à effet de serre assurée. 
  • Patagonia, dont vous portez peut-être les vêtements, figure comme l’un des modèles de transition amorcée et concrète. Sa stratégie environnementale très ambitieuse la fait aujourd’hui utiliser des matériaux durables et recyclés pour la production, elle encourage également les consommateurs et consommatrices à réparer leurs produits avant d’en acheter de nouveaux, à recycler les vieux vêtements. Résultat : Patagonia a réduit drastiquement ses émissions, tout en finançant des projets de séquestration du carbone (à hauteur des émissions résiduelles). Mieux encore, son fondateur Yvon Chouinard a récemment décidé que les dividendes de l’entreprise financeront désormais des actions destinées à lutter contre le réchauffement climatique, soit 100 millions de dollars par an. Qui dit mieux ?

Pas d’atténuation sans adaptation

“Si l'atténuation vise à éviter l'ingérable, l'adaptation doit nous aider à gérer l'inévitable", que cette formule soit celle du climatologue Filippo Giorgi ou d’un autre, elle a le mérite de dire en peu de mots le double-combat qu’une réelle transition implique. En effet, l’atténuation du changement climatique ne suffit pas. L’entreprise doit aller plus loin avec un travail d’adaptation. L’adaptation est définie par le GIEC comme une “démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu ainsi qu’à ses conséquences”. 

L'adaptation est un enjeu qui n’a rien de théorique et dont les conséquences peuvent être spectaculaires et concrètes pour l’entreprise. Exemple éclatant avec Sparcraft, dans le domaine de l’industrie nautique. Installée depuis près de cinquante ans à Saint-Vaast-la-Hougue en Normandie, l’entreprise a dû prendre récemment une décision sans précédent. L'élévation du niveau de la mer, les submersions, de plus en plus régulières, tous ces phénomènes provoqués par les dérèglements climatiques ont obligé l'usine à lever l’ancre en 2026 et à trouver un autre lieu pour fabriquer ses mâts de bateaux. Autre exemple, celui de Charles et Alice qui a entamé une démarche d’économie d’eau en 2003. Situé dans un territoire sous tension hydrique, le Sud-Est, le groupe est parvenu à réduire de 70 % sa consommation d’eau (600 000 m3 en 2003 à 170 000 m3 en 2023) et donc à réduire sa dépendance à la ressource eau... tout en triplant sa production ! 

Avant d’avoir à prendre de telles décisions, s’adapter implique donc un travail de projection pour comprendre comment son activité va être impactée par le changement climatique, dans quelle mesure elle sera capable ou non d’absorber les chocs externes. 

Au-delà du du terrain, au-delà des risques physiques, s’adapter, c’est aussi prendre en compte les risques réglementaires de ne pas se plier aux enjeux climat, aux lois contraignantes (en Europe avec l’objectif neutralité carbone d’ici 2050 ou le Pacte vert, en France avec la Stratégie Nationale Bas-Carbone par exemple), les risques juridiques (recours en justice contre des entreprises participant à l’aggravation des dérèglements climatiques) ou encore les risques réputationnels (94 % des Européennes et Européens soutiennent les mesures d'adaptation au changement climatique). 

Faire rimer pérennité et durabilité 

Une transition complète n’aura de sens que si elle s’attaque de front à ces questions d’atténuation et d’adaptation au réchauffement climatique

Aujourd’hui, les dirigeants sont encore loin d’être convaincus de la nécessité d’ouvrir un nouveau chapitre. En effet, 68 % d’entre eux ne considèrent pas l’adaptation au changement climatique comme un enjeu majeur, selon une étude de Bpifrance. Il y a pourtant une vraie bonne nouvelle : la transition n’est pas juste une question de règles à respecter, de contraintes à accepter. S’engager pleinement sur ce chemin étroit finit… par payer. 

  • Au sens propre du terme, d’un part, citons notamment Nadia Calivño, présidente de la Banque Européenne d’Investissement et ce chiffre éloquent : “Chaque euro investi dans la prévention et la résilience permet d’économiser entre 5 et 7 euros de frais qu’il faudrait engager pour la réparation des dommages”. Dans le même sens, l'étude du cabinet JP Morgan estime que le ROI d'1$ investi est de 2$ à 43$ pour l'adaptation. 
  • Et d’autre part au sens figuré : amorcer une transition, c’est aussi un choix réel à faire, l’occasion de créer différemment, mieux, avec plus d’envie et des activités à la fois nouvelles et soutenant un nouveau modèle de société plus sobre, plus durable et plus inclusif.
“Chaque euro investi dans la prévention et la résilience permet d’économiser entre 5 et 7 euros de frais qu’il faudrait engager pour la réparation des dommages”. Nadia Calivño, présidente de la Banque Européenne d’Investissement

Comment donc mettre le pied à l’étrier, très concrètement ?  

  • Le temps d’analyse des impacts de la crise écologique et des risques potentiels pour l’entreprise est une première étape cruciale. C’est notamment à ce stade qu’il peut être intéressant de faire venir des experts à même de mener un diagnostic des risques physiques liés au changement climatique et d’apporter des éclairages et notions nouvelles comme celle de la Robustesse.
  • Vient ensuite le temps de lister les mesures pour lutter contre ces effets et la création d’une stratégie d’adaptation, avec plusieurs scénarios. Un bon scénario évite la mal-adaptation et privilégie les solutions fondées sur la nature. Cette étape peut être particulièrement enthousiasmante si l’ensemble des salariés sont impliqués et si la réflexion s’appuie sur une intelligence collective si précieuse. 
  • La mise en œuvre sera bien-sûr l’étape finale. Quels objectifs ? Comment les suivre au fur et à mesure du temps ? Comment faire preuve de flexibilité pour que ce plan d’adaptation soit lui-même adaptable ? 

Et la bonne nouvelle, c’est que les entreprises ne sont pas seules pour piloter ces changements systémiques plus que conséquents. Des experts comme R3 sont entièrement dédiés à ce type de bifurcation. De même que des aides financières existent pour l'atténuation (diag eco-flux, porté par Bpifrance et l’ADEME, le Prêt Vert de Bpifrance pour cofinancer les programmes d’investissement de TPE, PME et ETI, le Prêt Économies d’Énergies de Bpifrance, en partenariat avec le Ministère de la Transition écologique, le Prêt Action Climat de Bpifrance, les aides de l’ADEME, etc.), de nouveaux dispositifs viennent soutenir l'adaptation, comme le très précieux “Diag Adaptation”, agréé par Bpifrance, financé par l'ADEME et opéré par un Bureau d'Études spécialiste de l’adaptation des entreprises face aux risques climatiques. Ce processus permettra de limiter la vulnérabilité d’un site, de préparer l’adaptation de ses activités au changement climatique. Cela passe par un travail de fond, d’acculturation avec les équipes, d’identification des risques physiques, de construction d’un plan d’action, etc.

“Mieux vaut prendre le changement par la main, avant qu’il ne nous prenne par la gorge” nous dit avec malice Churchill. Et cela semble plus que jamais d’actualité. 

Se lancer dans l’aventure, oui, mais en veillant à ne pas être seul. C’est parti ? 

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